La pose des voies
La pose des voies et des appareils de voie est simple, mais doit être réalisée avec soin si l'on veut s'assurer d'un roulement des convois sans problèmes techniques, visuellement harmonieux et aussi silencieux que possible.
Matériel nécessaire : colle blanche, réglette, gabarit.
Difficulté : élevée - moyenne - faible
Temps de réalisation : long - moyen- rapide
Quels sont les points importants à observer ?
1. Le tracé lui-même qui doit éviter les courbes trop prononcées, les "cassures" (horizontales mais aussi verticales
dans les débuts et fins de rampe
2. Le gabarit libre doit être respecté : attention aux courbes serrées et aux longues voitures qui engagent
sensiblement le gabarit (outre l'aspect peu réaliste d'une voiture roulant "en dehors de la voie")
3. Le tracé lui-même qui doit éviter les courbes trop prononcées, les "cassures" (horizontales mais aussi verticales
dans les débuts et fins de rampes
4. La fixation de la voie sur le support
5. La continuité de l'alimentation électrique : attention aux mauvais contacts, prévoir des points de réalimentation
6. La pose et l'équipement des appareils de voie : leur bon fonctionnement dépend beaucoup du soin apporté à leur pose
En principe le tracé a été soigneusement défini avant la pose du plan de voie. Si l'on utilise des coupons de
voies standard du commerce, c'est pratiquement ceux-ci qui vont déterminer la pose. L'utilisation de voie
flexible est différente. Dans les deux cas il est important de suivre le tracé "théorique" définit par le plan et
dont l'axe est marqué en principe sur le support de voie et de ne pas "forcer" sur la géométrie définie par
les coupons.
Ce sont en général les appareils de voie, dans les sections où ils sont présents, qui déterminent la pose de la
voie, car leur déplacement est difficile. Il faut donc en général commencer par placer ceux-ci
(même provisoirement).
L'utilisation de coupons de voies du commerce a le gros désavantage de ne pas être naturelle. En principe un
tracé rectiligne n'est pas iimédiatement suivi d'un courbe à rayon constant, mais le passage de l'un à l'autre est
effectuée de manière progressive par l'intermédiaire d'une parabole. Mais il est vrai que cette approche est
plus difficile à suivre dans un réseau miniature où las place est comptée.
Dans la réalité, qui dit tracé en courbe dit aussi dévers. En effet un convoi ne peut que difficilement aborder une
courbe sans inclinaison. Cela pour des questions de "tenue de voie", de vitesse et d'usure inégale des rails.
Cette caractéristique devrait aussi être reproduite dans un circuit. Pour faciliter les choses, la pose en dévers
devrait précéder le balastage et les essais de circulation. Le dévers est défini par la norme NEM et ne doit pas
dépasser une limite. Il est progressif et provoqué par une câle (un morceau de carton) placée entre la voie et le
balast (et non pas sous le support de voie) en veillant à ne pas excéder 1mm en H0. La hauteur est aussi déterminée
selon le rayon de la courbe.
L'enchaînement d'une voie en palier avec une rampe (même minime) et réciproquement demande également du soin. Celui-ci
doit en effet éviter toute "cassure" dans le tracé qui, outre un aspect négatif, pourrait provoquer des dételages
intempestifs dans une convoi.
Les cotes des gabarits sont définies par les normes NEM. On trouve dans le commerce des gabarits standard (par exemple chez le fabricant de mâts et caténaires "Sommerfeldt"), mais il est très facile d'en confectionner un dans une carte plastique de 1mm. Il sera découpé avec précision et utilisé lors de la pose des voies pour vérifier l'espace libre de part et d'autre de la voie et la hauteur de la caténaire si celle-ci est prévue.
Selon le choix de la voie, celle-ci est déjà équipée avec un balast ou non. Dans tous les cas il est important de poser
cette voie sur un isolant phonique (liège, Dépron). Si la voie n'a pas de balast l'isolant peut également servir de
profil pour celui-ci. On trouve dans le commerce des bandes de liège de 4-5 mm d'épaisseur dont le bord est taillé en
biseau. Dans le cas d'une voie étroite celui-ci a le défaut d'être trop épais. La solution est alors de confectionner
soi-même le balast dans une plaque de liège de 1.5 mm par exemple.
La fixation devrait se faire de manière à éviter toute transmission du bruit de roulement à la structure et donc
plus particulièrement au support de voie. Une solution plus difficile à réaliser lorsque le type de voie utilisé
comporte un balast (qui devient parfois une "caisse de résonnence"). Dans le cas d'une voie sans balast, celle-ci
doit être collée et non pas vissée ou clouée. Dans un premier temps, et plus particulièrement dans les courbes et si
l'on utilise de la voie flexible, il est cependant souvent nécessaire de fixer provisoirement la voie à l'aide de
petites vis (1.4 x 10mm) ou de petits clous qui seront retirés une fois la colle sèche. Lorsque la voie aura été
balastée, elle sera parfaitement solidaire du support.
Dans le cas d'un réseau d'une certaine importance, les longueurs de pleine voie ne sont pas négligeables et il
devient judicieux de prévoir une ré-alimentation de la voie à intervales réguliers (par exemple tous les 2-3 m de
manière générale). Cette alimentation, comme toutes les autres, doit être réalisée avec un câble électrique de
bonne section qui limitera ainsi la résistance.
Si l'on utilise une voie du commerce avec un balast intégré, il existe des voies spéciales pour l'alimentation.
Cependant elles sont pour la plupart inutilisables pour des raisons esthétiques, les bornes d'amenée de courant
étant "monstrueuses" et impossibles à dissimuler dans un décor si la voie n'est pas cachée.
L'amenée de courant pour les voies non balastées peut se faire par un câble soudé sur la partie extérieure du
rail qui disparaît ensuite dans le balast. L'utilisation d'un câble multi-brins a l'avantage de sa flexibilité
et d'imiter un câble réel. Une fois peinte avec une couleur rouille (par exemple Humbrol 100), cette amenée de
courant est semble "naturelle".
Eviter de positionner des appareils de voie sur des jonctions de modules, sur des sections en dévers ou dans l'amorce d'une rampe. Leur fonctionnement doit être libre de tout frottement. Veiller en particulier à ne pas introduire de ballast ou de colle dans le mécanisme des rails mobiles. Si le coeur est métalique, assurer autant que possible son alimentation en courant électrique. De même il peut être judicieux de réalimenter par de petits câbles les rails mobiles. Ainsi n'importe quel matériel roulant franchira sans encombre une déviation.
Sans rentrer ici dans tous les types de câblages liés aux différents systèmes. Il faut toutefois
mentionner le fait que même avec le système 3 voies (type "Maerklin") il peut être utile d'alimenter de manière
indépendant les voies gauches et droites. En effet il peut être intéressant d'exploiter une telle installation
en système continu 2 voies pour autant que la topologie du réseau ne présente pas de "boucles".
Enfin concernant les coupures de voies, par exemple pour la mise en place d'un système de cantons avec détection
de présence et zones de ralentissement ou d'arrêt, celles-ci doivent soigneusement planifiées puis réalisées. Il
est recommandé lors d'une coupure de rail soit d'utiliser des éclisses isolantes, soit de combler la coupure avec
de la colle type "Araldite" ou de la résine époxy. Ceci afin que la dilatation des rails ne provoque pas des
contacts involontaires.